Faure Essozimna Gnassingbé investi Président du Conseil des Ministres : une nouvelle ère politique s’ouvre au Togo

Le samedi 3 mai 2025, à la place des fêtes de Lomé, Son ExcellenceFaure Essozimna Gnassingbé a prêté serment en tant quePrésident du Conseil des Ministres (PCM), conformément à la Constitution de laCinquième République. Cette cérémonie sobre mais historique a été présidée parle Professeur Djobo-Babakane Coulibaley, Président de la Cour constitutionnelle, nommé en 2024 à la suite du décès de feuAboudou Assouma.
Une cérémonie solennelle et historique
La place des fêtes de Lomé a accueilli une foule nombreuse et enthousiaste, composée de personnalités politiques, diplomatiques, traditionnelles et civiles, venues assister à la toute première investiture d’un Président du Conseil des Ministres. Cet événement marque un tournant majeur dans la vie politique du pays, s’inscrivant pleinement dans la logique du nouveau régime parlementaire instauré par la récente réforme constitutionnelle. La Cour constitutionnelle, garante de la régularité des institutions, a supervisé la prestation de serment du Chef de l’Exécutif, élu par le Parlement conformément aux nouvelles dispositions constitutionnelles.
Atouts du régime parlementaire dans le processus de décentralisation : Cas du Togo
Le passage au régime parlementaire offre au Togo de nombreuses opportunités pour accélérer et renforcer son processus de décentralisation, amorcé depuis les premières élections locales de 2019 et consolidé à l’approche des deuxièmes élections locales prévues pour juillet 2025. Voici six principaux atouts de ce régime dans le contexte togolais :
1. Renforcement de la responsabilité politique
– Le gouvernement est désormais redevable devant le Parlement, ce qui garantit une meilleure transparence.
– Les politiques de décentralisation peuvent être débattues, amendées et contrôlées par les représentants du peuple.
2. Dialogue institutionnel et coopération intergouvernementale
– Le régime favorise une séparation souple des pouvoirs, facilitant la concertation entre le gouvernement central et les collectivités locales.
– Les députés, souvent issus des territoires, jouent un rôle de médiation et de plaidoyer en faveur des réalités locales.
3. Souplesse dans la mise en œuvre des réformes
– La stabilité des majorités parlementaires permet une adoption plus rapide et efficace des lois de décentralisation.
– Les ajustements législatifs peuvent être faits progressivement en fonction des retours du terrain.
4. Renforcement de la légitimité locale
– Le régime met en valeur les élus locaux (maires, conseillers municipaux) dans la construction des politiques publiques.
– Il établit une passerelle fonctionnelle entre les préoccupations locales et les décisions nationales.
5. Participation citoyenne et démocratie locale
-Le régime parlementaire crée un cadre propice à l’implication des citoyens à travers leurs représentants locaux et nationaux.
– Les besoins spécifiques des communautés trouvent un écho plus direct dans les politiques publiques.
6. Stabilité politique relative
– Le régime parlementaire, s’il est bien encadré, limite les crises institutionnelles majeures.
– Il assure la continuité de l’action publique, indispensable dans un processus de décentralisation progressif.
La transition vers un régime parlementaire ouvre au Togo unenouvelle ère politique, marquée par laréforme des institutions, unegouvernance plus inclusive, et unrenforcement des dynamiques locales. Ce modèle, s’il est consolidé, permettra d’ancrer durablement la démocratie de proximité et de répondre efficacement aux attentes des populations.
Pour la rédaction : JA