La famille des économistes du Togo, s’agrandie inexorablement. Pouwemdéou Tchila vient de soutenir avec succès ce 20 avril 2022 sa thèse de doctorat en science économiques, option économie et développement durable. Thème retenu : « Imposition, inégalités et Croissance économique dans l’espace UEMOA ». L ’œuvre de l’impétrant a été dirigé des mains de maitre par Mawussé Komlagan Nézon Okey, maitre de conférences agrégé.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Du 8 au 10 mars 2022, nous avons découvert monsieur Tchila au cours d’une formation d’une équipe de 10 jeunes chargés d’une opération de recensement fiscal des contribuables dans la Commune d’Agoè-Nyivé 6. Sa maitrise du sujet et la facilité déconcertante avec laquelle monsieur Tchila expliquait les mobiles de la fiscalité et les techniques de recensement aux jeunes prédisposaient en lui les délices d’un grand connaisseur en la matière.
Ce 20 avril 2022 sous la direction d’un jury de trois crèmes de cerveau en économie tels que le Professeur Mawuli Couchoro doyen de la FASEG à l’Université de Lomé, le professeur Gervasio Semedo, directeur de recherche CNRS de l’Université de Tours en France et présidé par le directeur de la Formation doctorale, droit ;économie et développement durable, le professeur Ega Akoété Agbodji, monsieur Pouwemdéou a eu son quitus de docteur avec la mention très honorable.
En effet, parti des recherches sur le terrain, et les échecs liés à la mobilisation de l’Aide publique au développement, la mobilisation des ressources fiscales apparait comme la principale clef des solutions aux problèmes liés aux besoins sociaux économiques et financiers voire du développement. Cependant, la mobilisation des ressources fiscales ne doit pas remettre e cause la capacité des économies à créer de la richesse et à réduire les inégalités dans la société. Le mérite de la thèse du chercheur est né de ce débat complexe lié à la mobilisation des ressources fiscales optimales au sein de l’espace UEMOA où les politiques fiscales sont de plus en plus coordonnées par les directives communautaires.
En mettant en évidence la manière dont les impôts peuvent affecter l’activité économique et les inégalités, la thèse tente de montrer que sous certaines conditions les impôts peuvent être favorables à la croissance économique et contribuer à réduire les inégalités. Les travaux du chercheur ont démontré que les revenus fiscaux observés dans les pays de l’espace UEMOA sont nettement en dessous de leur potentielle théorique susceptible de booster la croissance économique. Conscient que « trop d’impôt tuent l’impôt » les résultats du chercheur invitent à la mise en place des stratégies de reformes innovantes qui concourent à améliorer les procédures de collecte des taxes et des impôts. Le chercheur l’explique par le fait que, toute politique qui vise à accroitre le fardeau fiscal sans à priori améliorer l’efficacité du dispositif fiscal est susceptible d’être contreproductive. Les résultats du chercheur prouvent à suffisance la maitrise des réalités du terrain. Ces résultats plaident aussi à l’utilisation des instruments fiscaux directs et la pratique de la politique de la progressivité fiscale dans la lutte contre les inégalités dans les pays de l’UEMOA.
L’impétrant qui a épaté plus d’un par la qualité des résultats de sa recherche appelle à une réflexion sur la lutte contre l’optimisation fiscale agressive. Elle doit être au cœur des politiques fiscales dans une économie de plus en plus ouverte aux firmes multinationales.
Que le seigneur accompagne le désormais Dr. Pouwemdéou Tchila dans ses fonctions et l’ouvre de nouvelles portes pour la mise en valeur des fruits de ses recherches.
La rédaction