30 juin 2019, 30 juin 2020, il ya un an la Décentralisation est effective au Togo avec l’élection des élus locaux. Que pouvons- nous retenir de cette expérience de cette Décentralisation qui a vu le jour après plus de 30 ans d’absence au Togo.
Conformément à la loi n°2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales, modifiée par la loi n°2018-003 du 31 janvier2018 et la loi n°2019-006 du 26 Juin 2019 et suite aux élections locales du 30 Juin 2019, la vie administrative locale au Togo est animée par 117 communes. Après un an de gouvernance locale, il ya lieu de jeter un regard sur le chemin parcouru, tirer les leçons liées aux acquis et insuffisances et faire des suggestions pour consolider l’esprit d’une gestion locale et participative pour le meilleur devenir de nos communes.
Les acquis de la Décentralisation :
L’effectivité de la décentralisation au Togo est un acquis. Depuis l’élection des maires et les adjoints au maire dans les 117 communes les 5, et du 10 au 15 septembre 2019, on peut noter un début de satisfécit dans le rapprochement de l’administration aux administrés. Moins de distance à parcourir pour l’égalisation des dossiers administratifs et scolaires, moins de temps à perdre pour avoir les dossiers légalisés. Avec la naissance de la Pandémie de coronavirus, il y a lieu de souligner l’impact du rôle joué par des communes pour l’application et le respect des règles éditées par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus COVID-19.
Par contre la gestion administrative et relationnelle entre les préfets et les autorités locales d’une part, et la relation fonctionnelle entre les maires et les adjoints aux maires qui plus est les maires et les conseillers, d’autres parts, sont plus que la véritable pomme de discorde qui risque de remettre en cause les acquis de la Décentralisation.
Les insuffisances de la Décentralisation :
Les sorties épisodiques du Ministre en Charge de l’Administration territoriale de la Décentralisation et des Collectivités locales, illustrent à merveille qu’il y a péril en la demeure. Loin d’être pessimiste pour l’avenir, mais l’inexpérience dans la gestion administrative et l’égoïsme de certains préfets et maires méritent d’être recadrés.
Les Préfets
Il est vrai qu’ils étaient habitués à la gestion cavalière des affaires préfectorales. Maintenant que la donne a changé, il ne sert à rien de voir les maires comme leurs rivaux, qu’il faut profiter de leur rôle de contrôleur de l’égalité pour les réduire à des subalternes. Certains disfonctionnements des mairies sont dus à l’influence des préfets au point où certains maires sont comme des secrétaires particuliers des préfets. Tout passe par le préfet. Dieu merci il existe tout de même certains préfets qui ont compris que le processus de la décentralisation est irréversible et acceptent jouer leur partition.
Les Maires.
Outre ces maires qui sont victimes d’une escroquerie morale où ils pensent que leur vie dépend des autres, il existe une autre catégorie qui considère malheureusement que leur poste de maire est un bonus pour le service rendu : Tout dépend de leur bon vouloir. Les conseillers sont considérés comme les employés du maire. Voila ce qui explique des situations conflictuelles dans certaines de nos communes.
Constat :
Après un an d’exercice, dans bien de communes il ressort qu’il existe des conseillers qui ne sont au courant de rien. Aucune idée sur la situation financière de leur commune, pas même le montant de la charge salariale du personnel de leur mairie. Certains conseillers découvrent au même titre que le citoyen lambda des projets en réalisation par leur maire. Pour certains maires le conseil municipal est un fait divers. Ils privilégient les réunions de services ou sectoriel au détriment du conseil. Par contre certaines communes caressent l’espoir dans le sens des poils. Leurs fins de session sont des rendez-vous festifs.
Suggestions
Il urge d’organiser des ateliers de renforcement de capacité tant au niveau préfectoral que communal. Au regard de tout ce qui précède il va sans dire que l’ignorance des textes en vigueur, et le cahier de charge lié aux droits et devoirs des élus locaux sont à la base des maux qui gan grainent la gestion administrative de nos communes. Il est vrai que nous sommes dans une phase expérimentale. Mais la formation pour le renforcement des capacités de tous les acteurs reste plus que primordiale.
La rédaction.